noé, noé, naufragée, isolée sur cette île déjà trop grande pour ses mains d'enfant. ta'aroa c'est joli, fleuri, c'est un peu elle, l'esprit des jolies îles. sur cette île depuis toujours, peut être à jamais. noé, vingt-deux d'errance sur la plage. les vingt-deux moins quelques mois, début de sa vraie vie. quelques mois effacés, oubliés. ses pas s'effacent peu à peu de sa plage, son amour d'île, elle aime onassis, elle aime aussi un peu tout le monde. tout ceux qui la font sourire et voler. tout ceux qui la font rêver. le rêve qui durait dix-huit ans, dix-huit ans à apprendre des choses seules, scolarisée jusqu'à ses treize ans seulement, cinq ans d'errance intellectuelle. les aiguilles, la couture depuis quatre ans pour la maladroite. manuel, artisanal. elle est hébergée par ses soit disant parents couturiers, depuis vingt-deux ans moins quelques mois. ils ont la boutique de vêtements d'onassis. alors la jolie travaille avec eux. une part de la maigre recette lui revient, mais on la nourrit. la petite reste dans son nid familial. faux nid, elle le sait, merci.

noé ne se confie que très rarement. Noé intériorise et garde ses doutes pour elle. son histoire, la sienne uniquement, pas besoin de la partager. et puis, elle serait triste et ennuyante la noé si elle racontait tout ça.

alexandra, seize ans, psycho pitch. parisienne (mais gentille, promis), lycéenne, arts appliqués dans l'espoir d'être étudiante en mode dans moins de deux ans (faut prier).
le gentil mp m'a prévenue, comme je suis faible et tout, j'ai craqué et me voilà. puis elora m'encourageait aussi, quand même.
anja konstantinova pour la jolie noé.