je traine. je marche à travers les ruelles de la ville. j'ai terminé tôt le boulot, j'étais du service du matin. ça s'est bien passé, même si quelques touristes m'ont pris la tête. je me suis engueulé avec un vieux anglais et je lui ai dis d'aller enculer la reine. il est devenu encore plus rouge qu'il ne l'était déjà. ça m'a bien marré. j'ai moins rigolé quand mon frère a appris la nouvelle de la bouche du vieux. quel connard. me voilà donc à apprécier chaque minute du temps libre qu'il me reste. une petite brise chaude caresse les peaux. et le soleil commence sa descente aux enfers. dans les ruelles étroites, c'est difficile de respirer. je me tiens à l'ombre, dans un coin, adossé au mur d'un petit commerce. je sors le nécessaire pour me rouler une cigarette. j'ai du mal à en faire une première, le tabac est beaucoup trop sec par ce temps, mais je ne baisse pas les bras. la deuxième est toujours mieux. je la mets à bout des lèvres et l'allume. la flamme envenime le papier tel le buisson ardent de l'ancien testament. je ne fais pas attention aux passants. voir la vie de ma cigarette réduire est bien plus intéressant. hey ramones, file-moi en une. je souris à mon pote et lui en roule une sur le moment.celui-ci la glisse dans une poche de sa chemise. j'suis en retard, mais attends moi là à seize heures pétantes et j'te revaudrais ça. je lui tape dans le poing et cligne de l'oeil. ok mec, pas de soucie.