C'est l'apache.
Il danse dans la nuit, le cavalier noir. Une flèche en plein coeur, un sourire au creux de ses reins. Le visage argenté, il s'avance le long des pavés. Maître de son ombre, le cavalier trace sa route sur ces courbes idolâtrées. Prêt à détrôner le monde entier d'une main ravagée, il marche. Seul, mais toujours accompagnée d'un sentiment profond. Le cavalier noir, c'est ainsi qu'il s'imagine. Il les entend, les coeurs. Apache Ruhl. Ils hurlent son nom à travers l'orage, ils rugissent les regrets d'un lendemain passé. Un ciel à la dérive et les voilà agonisants. Tous, corps ou cadavres, déferlants en une pluie battante devant cet éternel regard, cet éternel insatisfait. Apache, qu'ils disent tous. Apache, quel hors-la-loi. Apache, le garçon qui se révolte contre son propre cœur. Le blessé amusé, l'apache. Celui qui s'avance pour de vrai, celui qui est amoureux. Le fou amoureux d'atropine. Il crie le tonnerre le temps d'un éclair. Il crie les remords, déprime de son malheur à lui seul. C'est l'apache, le petit bandit. C'est le courant noir qui glisse le long des corps, qui s'infiltre dans tes veines et qui te ronge jusqu'à la moelle. C'est l'apache. Apache, l'enfant sans cœur.

Apache, l'amoureux des dames.
Apache, le garçon étendu.
Apache, le garçon du pays perdu.
Apache, l'amoureux des femmes.
Apache, le garçon abattu.
Apache, l'amoureux des drames.

C'était l'apache au-delà de toute espérance. Le naufrage d'une vie sans fin, abandonnée. Le naufrage de vingt années passée qui ne riment, aujourd'hui encore, plus à rien pour ce petit bandit. Le cœur noir, le sourire dévasté sur un visage reculé. L'hurlement de cette maudite bête sauvage qui frappe éternellement au creux de sa poitrine. Le son de sa voix devenue aigrie. Le cœur lacéré, le corps amer. L'éternelle symphonie de son corps qui danse toujours devant les yeux affolés des demoiselles. C'est la chute, la chute de l'apache. L'esprit grave, le cœur frivole à l'idée de frôler cette terre vaine. S'envoler de cette route dévastée, l'enfant vain peint sur le visage. Le sursaut, la chute.
C'est l'éternel sursaut d'un apache vaincu.

Apache, l'enfant que l'on cache. L'enfant né d'une passion déchirée. Apache, l'homme né d'un amour brisé. D'un amour que l'on avait cru éternel. Apache, l'enfant naïf. Apache, le petit garçon rieur. Apache, le vilain. Apache, l'enfant a l'étrange symphonie des battements de son cœur. L'homme au regard de braise, l'homme au cœur de pierre. Apache qui n'a pas d'attache. L'amour fondu, le cœur brisé. Le cœur disparut d'un apache devenu bandit. Apache, pourquoi ? Pourquoi ne veux-tu pas t'ouvrir au monde si merveilleux qui t'entoure ? Apache, le garçon en détresse. Apache, l'homme en colère. Pourquoi, Apache ? Pourquoi toujours briser les doigts de ceux qui te viennent en aide ? Apache, le garçon oublié. Apache, l'homme redouté. Apache, l'homme au passé enterré. Apache, le mort-vivant. Apache, raconte-moi ton histoire. Apache, l'homme qui se cache. Tais-toi, mon cœur. C'est apache. Apache, l'inutile.

bonjouuur.
J'erre sur cet éternel instant de vie depuis dix-huit ans. Je compte les jours, les secondes, les gens, tout. Je compte tout, même eux, même vous. Je passe mon temps à compter. Ici, je compte venir sept jours sur sept. Une semaine toute entière passée à marcher ici. Je pose mes valises au milieu de ce merveilleux endroit, qui me fait de l’œil sur cette longue route. Je compte les virages, les détours et les allers et venus ici. La route, c'est mon nom. La route, The road. Via Bazzart, c'est d'où je viens. J'ai hésité à venir, mais j'ai cédé. C'est l'appel de la liberté et d'un nouveau souffle qui m'a déposé. C'est le voyage, ce forum. Alors bougez pas, j'arrive. Je suis là, voilà.
Avec Dima Dionesov, même. Oh que c'est beau.